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Liban: Kordahi prêt à démissionner

Un ministre libanais dont les propos sur la guerre au Yémen ont provoqué une grave crise diplomatique avec des Etats du Golfe a déclaré vendredi qu'il pourrait démissionner s'il obtenait des garanties d'une levée des mesures de rétorsion contre son pays.

"Si nous obtenons des garanties, je suis prêt" à démissionner, a déclaré le ministre de l'Information, George Kordahi, en réponse à des journalistes qui l'interrogeaient sur une possible démission.

"Je ne m'accroche pas à un poste ministériel (...) je ne défie personne", a ajouté M. Kordahi à l'issue d'un entretien avec le président du Parlement, Nabih Berri.

L'Arabie saoudite a rappelé fin octobre son ambassadeur à Beyrouth et expulsé l'ambassadeur libanais à la suite de propos de M. Kordahi critiquant l'intervention militaire de Ryad au Yémen et défendant les rebelles Houthis pro-iraniens.

Trois autres pays du Golfe -- Bahreïn, les Emirats arabes unis et le Koweït -- ont pris des mesures de rétorsion à l'égard de Beyrouth.

M. Kordahi n'a pas précisé à quelles garanties il faisait allusion, mais il s'agit probablement d'une levée de ces mesures.

Le ministre refusait jusqu'ici de démissionner, soutenu en cela par le puissant Hezbollah pro-iranien chiite, bête noire de l'Arabie saoudite sunnite.

Le Premier ministre, Najib Mikati, a implicitement appelé le ministre à démissionner, et un émissaire de la Ligue arabe a plaidé lundi à Beyrouth pour sa démission, afin d'amorcer un règlement de la crise.

L'impasse menace d'aggraver l'effondrement économique au Liban, alors que des centaines de milliers de Libanais travaillent dans les pays du Golfe et apportent un soutien financier précieux à leurs familles au pays.

Ces expatriés craignent les répercussions de la crise diplomatique. Ryad a déjà interdit les exportations en provenance du Liban. Le royaume est le troisième marché d'exportation du Liban, représentant 6% des exportations du pays en 2020, d'une valeur d'environ 217 millions de dollars, selon la Chambre de commerce.

Pour leur part, les autorités koweïtiennes vont durcir les conditions d'obtention de visas pour les Libanais, a indiqué mercredi à l'AFP une source de sécurité dans l'émirat.

AFP

 

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